London, la ville des Queens !
Après vous avoir raconté mon histoire à Cork en Irlande, laissez-moi vous narrer aujourd’hui mon expatriation dans la ville des plus grandes reines de ce monde. Comment cette idée m’est-elle venue ? Pourquoi là-bas ? Ai-je adoré mon expérience ? Laissez-moi tout vous dire, chers lecteurs et chères lectrices.
 
											Le soir où l'idée est née...
Un fameux soir de début août 2018, j’étais à Cork pour Apple et j’avais organisé une soirée d’anniversaire pour mon amie Lia et moi-même. En effet, mon anniversaire est le 1er août et celui de Lia le 3 août, alors nous avons décidé de célébrer nos anniversaires ensemble.
Alors que la soirée se déroulait merveilleusement bien, je me suis retrouvé dans mon jardin, une bière à la main et une cigarette dans l’autre, discutant avec mon amie Manu. Elle m’a posé cette question : « Où aurais-tu aimé vivre et pourquoi ? » Sous l’effet de l’alcool, je lui ai répondu franchement que j’aurais voulu vivre à Londres. Depuis mon enfance, je suis un grand fan de leur culture et le mode de vie londonien correspond davantage à ma personnalité qu’en France.
J’ai toujours été un grand fan des Spice Girls, de la saga Harry Potter, de l’histoire de la monarchie britannique, et des films comme Love Actually ou Coup de foudre à Notting Hill, etc. C’est pour ces raisons que je voulais vivre à Londres. Depuis mon enfance, je me voyais vivre là-bas.
En entendant mes paroles, Manu a été touchée et m’a répondu qu’en Europe, Londres était effectivement la destination qui la faisait rêver également. Elle connaissait déjà très bien cette ville, car elle avait déjà eu l’occasion de vivre en Angleterre, à proximité de Londres.
Elle m’a demandé si je craignais Londres, car cette ville est immense et il ne faut pas avoir peur de s’imposer pour trouver du travail et un logement. J’ai répondu que non, car j’avais déjà visité Londres deux fois en tant que touriste, d’abord avec mon amie Quinta, puis avec mon amie Joyce, et à chaque voyage, j’ai été fasciné par l’architecture (les maisons victoriennes), leur accent qui me fait souvent de l’effet, mais aussi par cet environnement où tout bouge à une allure ahurissante !
Si vous lisez ces lignes et que vous avez envie de vivre à Londres, vous devez savoir que tout avance à une vitesse folle ! On est bien loin de la culture française et de ses législations en matière de droit du travail ou des prestations sociales. En Angleterre, il faut trouver un travail rapidement, trouver un logement rapidement, car nous n’avons pas la même sécurité qu’en France. On peut se faire licencier de son travail ou être expulsé de son logement en un rien de temps, et il faut savoir rebondir immédiatement afin de survivre et non se retrouver à la rue. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut avoir les nerfs solides lorsque vous souhaitez vivre dans une ville comme Londres ou New York, car les personnes qui ne savent pas rebondir assez vite se retrouvent rapidement submergées et finissent par rentrer d’où elles viennent.
En discutant avec Manu de mes souhaits, nous avons réalisé qu’il y avait un excellent feeling entre nous et que cette aventure pourrait être vécue à deux. Nous avions suffisamment de vécu chacun pour affronter les difficultés de Londres.
Je me souviendrai toujours de sa question la plus importante : « Tu veux bouger quand ? » En moins d’une seconde, j’ai répondu : « En février/mars 2019, le temps de nous préparer financièrement aux difficultés initiales pour le logement, le NIN (numéro de sécurité sociale anglaise), le compte en banque et le temps de trouver un travail. » Ma réponse a été tellement pertinente pour Manu qu’elle a dit : « Ok, je viens avec toi ! »
 
											 
											MILOS DENOVAK
« Quand nous nous sommes vus, nous avons crié de joie « ma sœur ! » Nous étions tellement heureux d’être là, et ce moment était digne des scènes d’amitié de la série Sex and the City »
 
											« Au moment où j’ai entendu « sous-vêtements », j’ai commencé à paniquer, car je ne savais pas comment il réagirait en voyant la « vérité » »
ORK > LHR
28 février 2019, le jour J était arrivé, et je ressentais un mélange d’émotions. J’étais extrêmement heureux de pouvoir enfin vivre à Londres, mais en même temps, j’étais profondément triste de quitter ma stabilité irlandaise, avec ses amis exceptionnels, ses colocataires incroyables, cette maison formidable où régnait l’amour, et un emploi dans une société prestigieuse comme Apple.
J’ai passé toute cette matinée du 28 février à discuter et à pleurer avec Cristina, ma colocataire italienne, car nous avions passé ensemble 16 mois qui comptaient énormément. Il y avait eu tellement de bonnes vibes dans cette maison avec mes colocataires et mes amis que je me demandais : « Pourquoi partir ? » Nous le savons tous, mais le cœur a ses raisons, et même si mon cerveau voulait que je reste à Cork, mon cœur me disait d’aller à Londres.
En montant dans le taxi en direction de l’aéroport, je savais que c’était la fin d’une belle aventure mais le début d’une nouvelle.
Quelques heures plus tard, j’arrivais à London Heathrow, agréablement surpris de prendre un train express (Heathrow Express) qui m’emmenait au centre-ville à Paddington en seulement 15 minutes ! Je ne pourrais pas vous décrire exactement ce que je ressentais, mais en sortant de la gare, je me sentais chez moi et totalement à l’aise, même en trimbalant mes valises comme un touriste.
Ce jour-là, le temps était magnifique et Londres n’avait pas l’aspect pluvieux que l’on connaît habituellement. Après avoir déposé mes affaires à l’hôtel, je suis allé dans un restaurant italien pour déguster une vraie lasagne maison, en souvenir des bons petits plats de Cristina, Chiara et Pier Giacomo. J’attendais Manu, mon amie, qui était arrivée à Londres plusieurs jours avant moi pour prospecter le marché immobilier. Quand nous nous sommes vus, nous avons crié de joie « ma sœur ! » Nous étions tellement heureux d’être là, et ce moment était digne des scènes d’amitié de la série Sex and the City.
« Mais avec le charisme incroyable de Manu, nous avons pu rentrer sans payer, et je n’oublierai jamais l’effet qu’elle a fait au gars de la sécurité qui la regardait avec des yeux de merlan frit »
« Mais avec le charisme incroyable de Manu, nous avons pu rentrer sans payer, et je n’oublierai jamais l’effet qu’elle a fait au gars de la sécurité qui la regardait avec des yeux de merlan frit »
Le soir même, nous nous sommes retrouvés à une soirée francophone au Tiger Tiger où nous n’avions pas de pass VIP. Mais avec le charisme incroyable de Manu, nous avons pu rentrer sans payer, et je n’oublierai jamais l’effet qu’elle a fait au gars de la sécurité qui la regardait avec des yeux de merlan frit (rire). Ce soir-là, j’ai compris que ma vie à Londres serait différente et qu’il n’y aurait pas de métro-boulot-dodo comme à Paris !
Le weekend a passé à une vitesse folle, et dès le lundi suivant, les choses sérieuses ont commencé. Ça ne faisait que trois jours que j’étais là, mais j’avais déjà pris les devants pour trouver un logement, prendre rendez-vous avec les autorités locales pour déclarer ma présence, demander mon NIN et obtenir un rendez-vous à la banque.
Les gens m’avaient toujours dit que j’allais galérer à ouvrir un compte en banque en Angleterre sans NIN, et que le serpent allait se mordre la queue. Effectivement, pour ouvrir un compte en banque en Angleterre, il fallait avoir le NIN, et pour avoir le NIN, il fallait un logement, et pour le logement, il fallait un compte bancaire. C’était un vrai casse-tête, mais par je ne sais quel miracle, j’ai obtenu mon NIN provisoire très rapidement, et le compte bancaire a suivi également rapidement. À l’époque où le Royaume-Uni était dans l’Union européenne, un expatrié ressortissant de l’UE devait normalement patienter environ trois mois avant d’avoir tous ses papiers en règle pour pouvoir travailler sans être surtaxé. Dans mon cas, en six semaines, tout était réglé, et j’étais extrêmement heureux de pouvoir me sentir « chez moi ».
 
											 
											 
											 
											 
											Notre maison
Comme à Cork, deux ans auparavant, j’avais eu des logements temporaires avant de trouver un logement plus stable. Mais contrairement à l’Irlande, la crise du logement n’est pas la même à Londres. À Cork, trouver un logement peut s’avérer très compliqué et les prix peuvent facilement flamber. En Irlande, les expatriés restent souvent dans leur logement pendant plusieurs années, alors qu’à Londres, certains expatriés et Britanniques changent de logement comme de chemise, ce qui offre une grande flexibilité en matière d’offre et de demande.
Même s’il y a une crise du logement en Angleterre, personnellement, je ne l’ai pas ressentie car je cherchais une colocation avec Manu, et non un logement entier. Nous avons même eu la chance de pouvoir être sélectifs à ce sujet, car Manu voulait être près d’une station de métro directe vers le centre-ville et moi, je voulais impérativement vivre dans une maison de style victorien, ce que nous avons eu.
Je suis arrivé dans la maison quelques jours avant Manu, et j’ai pu rencontrer nos trois colocataires italiens qui étaient arrivés un jour avant moi. Notre première discussion a été un peu dramatique car il y avait eu un problème avec l’annonce de l’agence. En effet, la maison était en cours de rénovation et le propriétaire avait pris du retard, si bien que la cuisine n’était pas du tout prête. Nous avions la chance d’avoir deux douches, deux WC et même un double séjour, mais pas de cuisine fonctionnelle. J’ai plaisanté avec les Italiens car normalement, à Londres en particulier, les colocations se résument souvent à une salle de bain-WC pour au moins cinq personnes et le salon est souvent transformé en chambre. Alors que nous, nous avions de l’espace et même un jardin.
Après les présentations et la discussion sur la cuisine avec les Italiens, j’ai appelé Manu en FaceTime pour lui montrer les « dégâts » de la cuisine. Elle a décidé de venir le soir même pour voir cela de ses propres yeux. Elle est arrivée un peu plus tard et n’était pas choquée car nous avions au moins un frigo, un micro-ondes et un évier fonctionnels. Comme moi, elle a adoré l’espace de cette maison sur deux étages et son petit jardin, idéal pour des brunchs le weekend sous le soleil londonien. Pour la petite histoire, elle devait arriver officiellement deux jours après, mais le soir même, je lui ai demandé de commencer à ramener ses affaires et de dormir ici afin d’optimiser son temps. Le lendemain, elle était dans la cuisine en pyjama, en train de se réchauffer un truc au micro-ondes, et là, soudainement, une personne de l’agence est arrivée pour constater les travaux de la cuisine et a aperçu Manu en pyjama. Sa surprise a été grande car elle n’était pas censée être là, et la jeune stagiaire de l’agence lui a demandé : « Tu as dormi ici alors que c’est interdit ? » Pardonnez-moi pour mon fou rire, mais Manu a osé répondre avec toute confiance : « As-tu des preuves que j’ai dormi ici ? » alors qu’elle était décoiffée et en pyjama. La jeune stagiaire a compris que Manu avait du caractère et qu’il ne fallait pas l’embêter.
Malgré le salon que nous avions à notre disposition, la cuisine était notre pièce de rencontre le matin et le soir avant de sortir. Je n’oublierai pas le nombre incalculable de fois où nous nous sommes croisés en pleine nuit dans la cuisine, tout juste rentrés tardivement de soirées complètement folles.
Comme je l’ai mentionné précédemment, à Londres, les gens changent régulièrement de logement, et dans cette belle maison de St George Square, nous avons vu défiler des gens qui ne restaient que quelques semaines. Évidemment, ce n’était pas idéal pour créer des liens solides entre nous, mais nous avons quand même eu des échanges et des soirées agréables avec une Brésilienne, des Allemands et même un Britannique venant de Southampton.
En parlant de l’Anglais de Southampton, il était venu à Londres pour sa formation de policier, et je n’oublierai jamais le jour où nous nous sommes présentés dans la cuisine pour la première fois car nous ne l’avions pas vu arriver, et les Italiens et moi avions pour habitude de fumer un petit joint en soirée avant de passer à table. Nous étions terrifiés car il était de la police. Clarissa, l’une des colocataires, s’est avancée pour demander au jeune policier s’il était d’accord pour que nous fumions de temps en temps un petit joint. Honnêtement, elle a posé la question avec une voix tellement gentille et douce que nous ne pouvions pas lui refuser. Le jeune policier a répondu que c’était OK pour lui, mais qu’il ne voulait pas de problèmes si ses collègues débarquaient ici.
Cela s’est terminé en fou rire général pour nous les expatriés, et ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire.
Avec nos soirées et l’odeur de nos joints, les personnes qui effectuaient les travaux dans la cuisine ont rapidement fait des remontées à notre agence. Il était bien sûr interdit de faire des soirées et surtout de consommer des substances interdites, mais nous ne voyions pas le mal. L’agence a décidé de placer une stagiaire pour nous surveiller, et c’était leur plus grosse erreur car cette jeune stagiaire, nommée Pauline, est devenue avec le temps notre alliée. Après son départ, nous avons eu Marion, qui est également devenue une alliée. Après tout, elles étaient jeunes, en stage non rémunéré, et elles voyaient bien que nous étions sympas et super propres. L’organisation était au top entre nous, et il y avait une excellente cohésion pour les courses, le ménage, etc.
Avec le temps, j’ai perdu contact avec Pauline, Marion, Clarissa, Amber, etc., et si vous lisez ces mots un jour, sachez que je pense souvent à vous et que j’ai été ravi de partager ces moments loufoques avec vous. Je sais que nous suivons tous notre propre chemin, mais je vous remercie pour cette rencontre à ce moment précis de notre vie et je vous souhaite le meilleur.
 
											Pour toutes les personnes qui souhaitent aller à Londres, que ce soit pour une nuit ou pour la vie, sachez que je vous recommande de le faire et de suivre votre cœur.
Tout simplement Londres !
Cette incroyable ville regorge de lieux à découvrir, que ce soit les parcs, les musées, les rooftops, les quartiers, etc. Tout vaut la peine d’être exploré, mais très souvent, le temps manque. J’ai passé 6 mois là-bas et j’en ai vu des choses, mais j’ai aussi l’impression de n’avoir presque rien fait.
Pour les amoureux de la nature, je recommande le quartier de Greenwich, qui abrite le parc avec l’observatoire royal, à l’origine du méridien de Greenwich. J’ai d’ailleurs eu dans ce parc un long et chaleureux baiser après une belle promenade avec une personne spéciale, et pour les couples ou les rendez-vous, c’est vraiment un endroit agréable. C’est un peu loin du centre-ville, et pour y aller, il faut prendre le DLR.
Cependant, pour ceux qui aiment la nature et qui souhaitent rester au centre-ville, Hyde Park est aussi très réputé et très beau, et il se trouve à proximité des principaux sites touristiques. Si vous allez à Londres pour un court séjour, vous pouvez privilégier ce parc. En hiver, Hyde Park se transforme en un grand marché de Noël, et en été, parfois, vous avez des concerts de grandes stars comme Adèle.
Pour les amateurs de culture, je recommande deux endroits qui m’ont particulièrement touché. Le musée d’histoire naturelle, qui était totalement gratuit pour tout le monde à l’époque où j’y étais, est parfait pour en apprendre plus sur l’histoire de notre belle planète bleue. Comme Hyde Park, en hiver, l’espace devant le musée se transforme en une patinoire géante, ce qui vaut le détour. Le deuxième endroit est en réalité un quartier, Covent Garden. Vous entendrez souvent des gens chanter comme si vous étiez à l’opéra, et pour les fans de comédies musicales comme moi, Covent Garden est un peu comme un Broadway à l’anglaise, avec le Royal Opera House et le Lyceum Theatre, célèbre pour ses représentations du Roi Lion !
Pour les amateurs de bons restaurants et de bars j’ai beaucoup de recommandations à vous faire, mais je ne sais pas s’ils sont toujours ouverts. Mon séjour à Londres s’est déroulé en 2019, et entre-temps, nous avons eu la crise du Covid !
 
											Permettez-moi de vous parler d’un rooftop qui vaut vraiment le détour, que ce soit avec vos amis, vos collègues ou votre rendez-vous, lorsque le temps est beau. Il s’agit du Coq d’Argent ! Il est situé en plein centre-ville, et sa vue sur la cathédrale Saint-Paul est tout simplement époustouflante ! Après le parc de Greenwich, c’est au Coq d’Argent que j’ai vécu ma deuxième meilleure soirée ! LOL
Fun fact, une amie britannique m’avait invité au Coq d’Argent pour me faire découvrir cet endroit français fabuleux, mais je n’avais pas compris le nom. Mon niveau d’anglais était très bon, mais avec les différents accents des différents pays où j’étais allé, il m’arrivait à l’époque de comprendre autre chose. De ce fait, j’ai dit à un futur rendez-vous sur une application connue qu’on pouvait se retrouver le soir même au « Cocktail Jean », et à un moment donné, j’ai reçu des insultes et j’ai été bloqué. C’est en arrivant au Coq d’Argent avec mon amie que j’ai compris qu’il n’y avait jamais eu de « Cocktail Jean » ! Vous devez savoir qu’au moment où j’écris ces lignes pour vous, je suis en train de me tordre de rire tout seul dans ma chambre en me remémorant mes nombreuses gaffes.
Londres est une ville immense, quelles que soient nos préférences, nous trouverons toujours notre bonheur. Ce mélange de culture, de monarchie et ce côté cosmopolite m’ont toujours fait rêver et vibrer. En quittant Londres 6 mois après, je me suis promis de tout faire pour y retourner, car après tout, je me sentais chez moi, et c’est à Londres que j’ai commencé à être moi-même et à découvrir de nouvelles facettes de ma personnalité.
 
											Pour toutes les personnes qui souhaitent aller à Londres, que ce soit pour une nuit ou pour la vie, sachez que je vous recommande de le faire et de suivre votre cœur. N’hésitez pas, allez-y et donnez-vous les moyens d’y aller, même si vous êtes dans des situations délicates comme les miennes. À mes yeux, Londres fait partie de ces villes majestueuses qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie, tout comme Paris et New York. En marchant dans les rues de ces grandes villes, nous pouvons ressentir l’histoire à chaque pas.
À bientôt,
Votre Milos
